Alors que les marchés financiers peinent à convaincre et que les investisseurs cherchent à diversifier leurs portefeuilles, les sets Lego s’imposent comme une piste étonnamment rentable. À mi-chemin entre nostalgie et spéculation, ces jouets d’enfance attirent désormais les collectionneurs, mais aussi les investisseurs les plus avertis.
Un placement atypique devenu très convoité
Loin d’un simple effet de mode, les Lego s’invitent désormais dans les portefeuilles d’investissements. Selon une étude de l’École supérieure d’économie de Moscou, le rendement moyen annuel de ces briques oscille entre 10 et 11 %. Certains modèles atteignent même des hausses de +600 %. Des performances qui dépassent largement celles de l’or ou du CAC 40 sur la même période.
Les raisons ? Une production limitée, un marché secondaire très actif, et une stratégie commerciale rodée de la part de Lego. Tout cela entretient la rareté avec le retrait programmé de centaines de références chaque année. En 2023, pas moins de 300 sets ont été supprimés du catalogue. Ce qui a contribué à l’inflation de leur valeur sur le marché de revente.
Un attrait porté par la culture populaire et la nostalgie
Les gammes Star Wars, Harry Potter, ou encore Architecture et Ideas, dominent la cote des Lego les plus rentables. Le Faucon Millenium de 2007 est l’exemple emblématique : acheté 400 €, il s’échange aujourd’hui autour de 13 500 € en boîte scellée.
La popularité intergénérationnelle de ces licences joue un rôle clé. Les acheteurs ne sont plus seulement des enfants mais aussi des adultes nostalgiques, amateurs d’objets décoratifs ou collectionneurs avertis. Cette émotion liée au jouet renforce la valeur perçue de l’objet, et donc son prix.
Une rentabilité qui dépend fortement du choix du set
Tous les Lego ne prennent pas de la valeur. L’étude de Dobrynskaya et Kishilova (2018) rappelle que certains sets peuvent perdre 50 % de leur valeur, tandis que d’autres la multiplient par 10 en quelques années. Les sets les plus rentables sont en général :
- les petits (moins de 330 pièces) ou très grands (plus de 1 200 pièces),
- ceux liés à des événements saisonniers (Noël, Nouvel An chinois, Halloween…),
- ou des répliques d’édifices iconiques (Taj Mahal, Empire State Building).
Les séries Icons, Art ou Architecture, pensées pour un public adulte, affichent souvent un fort potentiel de revalorisation.
Un placement qui demande temps, place et méthode
Investir dans les Lego n’est pas aussi fluide qu’un placement en actions. Il implique stockage, veille constante, et gestion active. La boîte doit être scellée, conservée à l’abri de l’humidité et de la lumière, et l’investissement reste très lié à la passion personnelle.
Côté fiscalité, les gains réalisés sur la revente de Lego ne sont généralement pas imposables tant que l’activité reste occasionnelle. Mais pour un usage professionnel, la revente de Lego devient une activité imposable comme n’importe quel commerce.
Entre passion et diversification patrimoniale
Ce qui fait la force des Lego en tant que placement, c’est leur double dimension : objet de plaisir et véhicule de valorisation. Certains conseillers en gestion de patrimoine les classent dans les biens tangibles atypiques, au même titre que les montres, les voitures anciennes ou l’art contemporain.
L’accessibilité joue aussi en leur faveur : il est possible de commencer à investir avec quelques dizaines d’euros, en visant des sets récents susceptibles de prendre de la valeur dans 5 à 10 ans.
Des perspectives solides, mais un marché à manier avec prudence
Les Lego peuvent constituer jusqu’à 5 % d’un patrimoine diversifié, selon plusieurs experts. Leur valeur d’usage (plaisir de construction, décoration) est un atout supplémentaire, qui transforme l’achat en investissement émotionnel.
Reste que les meilleurs rendements nécessitent connaissance du marché, intuition, et sens du timing. Les plateformes comme BrickLink ou eBay permettent de suivre la cote des sets, à condition d’y consacrer un peu de temps.
Pour ceux qui aiment conjuguer plaisir, collection et stratégie, les Lego s’avèrent une piste originale à suivre de près. Après tout, ce ne sont peut-être pas les briques qui montent le plus haut… mais celles qui prennent le plus de valeur.